On va commencer par faire simple, parce que tout ça ne l'est pas forcément. La parole est donc à Frédéric Martin, l'éditeur, qui doit "ouvrir un lieu d'asile aux esprits singuliers". En cherchant à expliquer le nom donné à sa maison d'édition, il écrit : "Les esprits malicieux y verront peut-être aussi un clin d’œil aux soucoupes volantes de La Guerre des mondes de H. G. Wells et à leur structure à trois pattes. (De fait, on espère bien que nos livres produisent le même effet de surprise, la terreur en moins.)".
On peut entrer en Tripodie par plusieurs portes. La première, au hasard du catalogue de votre médiathèque préférée, passe par les titres des ouvrages. L'homme qui savait la langue des serpents vous fait penser à un récit des origines, peut-être pour enfants (alors qu'en fait pas du tout). L'art de la joie vous laisse espérer de grandes choses (et vous avez bien raison). Roulio fauche le poil vous laisse totalement perplexe, voire inquiet. Les groseilles de novembre évoquerait une littérature légère, impression immédiatement contredite à la vue de la couverture. Bref, rien qui laisse indifférent.
Et puis il y a les couvertures. Alors là, on peut dire qu'on se fait plaisir, au Tripode ! Ou plutôt qu'on nous fait plaisir, au fond. Car pour être honnête, qui ne craquerait pas devant l'aube sur les pins de Marie-Lou-Le-Monde ? Qui n'a pas envie d'observer Esther de plus près ? Ou d'afficher le poster du Démon de la colline aux loups dans son salon ? Tiens, on se prendrait même à demander à sa bibliothécaire de commander Le détour l'an prochain, rien que pour le tenir dans ses mains.
Quant aux textes eux-mêmes, eh bien... Là c'est à vous de jouer ! Un conseil d'amie, néanmoins. Ne passez pas à côté de Goliarda Sapienza. Son prénom est obscur aux Français mais son nom signifie "sagesse". Déterminée, libre d'esprit, elle était audacieuse et allait au bout de ses idées. Elle a écrit, joué, volé, fait de la prison, poétisé, vécu ! Son oeuvre est une expérience sensuelle et renversante.
Laurence
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